Nous le savons tous, la crise sanitaire a touché de plein fouet le milieu associatif. Président du Biganos Rugby XV depuis 2 ans, David Roméro a repris l’association boïenne pendant le Covid et a depuis, redressé la barre. Il nous a accordé une interview au sujet de son club et de ses projets avec le mouvement associatif du Nord Bassin.
Tout d’abord, pouvez-vous présenter votre association et sa place au sein du milieu associatif du Nord Bassin ?
J’ai récupéré la présidence il y a 2 ans, pendant le COVID, avec une école de rugby qui était passée de 136 à 20 enfants en 5 ans et un club senior en difficulté. En effet, le manque d’effectif lors de la crise sanitaire a entraîné l’engagement d’une seule équipe dans la compétition et une vie du club peu dynamique. La crise nous a enlevé autant les moments sportifs que les moments de convivialité qui sont très importants et très recherchés dans le monde du rugby, ce qui a laissé des traces au sein du club.
Depuis 2 ans et demi, nous avons redressé la barre grâce à nos politiques de formation et nous avons retravaillé notre stratégie de partenariat notamment à la suite de l’embauche d’un jeune chargé de marketing et développement. Cela nous a permis de tripler notre nombre de partenaires, en passant de 16 à 48 partenaires, et donc d’augmenter notre chiffre d’affaires et de créer un emploi.
Nous nous sommes aussi étayés au niveau des réseaux sociaux (Facebook et Instagram) et nous avons travaillé pour l’école de rugby dans la formation de 2 éducateurs. Ce développement de l’école de rugby nous a permis de réouvrir 4 catégories de jeunes : des U6 jusqu’aux U12. Un rassemblement a aussi eu lieu avec Gujan-Mestras en U14 (car il y avait seulement 4 enfants à Biganos).
Comment va votre club aujourd’hui et comment avez-vous vécu la saison qui vient de se dérouler ?
"Il y a un vrai projet d'encadrement au sein du club"
Cette saison a été marquée par une petite bêtise de la Ligue qui fait que notre équipe principale n’a pas pu être engagée sur le championnat cette année. La saison prochaine devrait être prometteuse avec un effectif prévu de 42 joueurs qui ouvrira la possibilité d’une deuxième équipe senior sur le circuit.
C’est clair que le club se porte bien mieux aujourd’hui qu’il y a 2 ans, sur le plan économique, sportif (malgré la petite mésaventure concernant l’équipe senior de cette saison) et formateur. Sur le plan formateur, nous avons donc créé un emploi et un jeune joueur de 21 ans devrait prendre le relais pour 2 ans supplémentaires en tant que chargé de marketing et développement dans le but de pérenniser ce poste et de l’aider dans son BTS Commerce.
Il n’y a donc pas seulement un aspect financier, il y a un vrai projet sur l’aspect d’encadrement. Depuis 2 ans, le club s’est clairement reconstruit autant en mécénat de finance qu’en mécénat de compétence.
Êtes-vous en relation avec des associations du territoire pour des projets communs ?
Avec le club de foot de Biganos, nous avons financé un nombre conséquent d'influents au Sénégal. Nous nous sommes aussi engagés avec Aurélie de Mon Bobo et moi, avec un partage d’expérience et un financement de la part de nos partenaires. Ça a été compliqué, car le bénévolat est en déclin total, les personnes consomment, n’aident plus, et ce, encore plus depuis le Covid.
Nous avons aussi participé au rassemblement avec Gujan-Mestras dans la création d’équipes féminines (RFBA - Rassemblement féminin Bassin d’Arcachon). Ce rassemblement comprend à l’origine une équipe cadette et prévoit une équipe senior pour la saison prochaine. Le Biganos Rugby Club participe donc à son fonctionnement en créant des événements et en dynamisant le rugby féminin.
Le constat était simple, à partir d’un certain âge, les filles formées au club qui souhaitaient continuer devaient obligatoirement s’éloigner du territoire par manque de moyens mis en place. Nos efforts sont récompensés au vu de l’engouement croissant et de la participation constante des filles, nous pouvons engager une équipe complète avec quasiment 20 joueuses à chaque entraînement à l’heure actuelle.
Nous avons aussi travaillé avec Gujan-Mestras et le RCBA dans le cadre de l’entente du SBAR (Sud Bassin d’Arcachon Rugby).
Quelle relation partagez-vous avec les institutions ?
Nous avons eu la chance d’avoir une fédération qui nous a bien aidé pendant et après le Covid, on a donc voulu retranscrire cet effort avec nos adhérents en divisant la cotisation par 2 pour conserver nos adhérents, et grâce à un gros soutien de nos partenaires nous avons travaillé avec différentes associations (le SKB au Sénégal, Mon Bobo et moi…) en difficulté en essayant de leur apporter un soutien financier et humain.
La création d’un deuxième emploi, dans la continuité de notre stratégie de formation est en cours grâce aux subventions du conseil départemental par le biais de l’insertion par le sport et la jeunesse. Le poste se chargera de la coordination avec l’école de rugby pour faire un BPJEPS option rugby puis un DEJEPS rugby qui sera responsable de l’école de rugby. Cela nous permettra de faire la promotion du rugby sur le territoire en essayant d’impacter les éducateurs et les bénévoles et d’étayer l’activité de sport vacances en organisant nous-même nos événements et en intervenant dans le milieu scolaire du territoire (écoles et collèges).
Aujourd’hui quelles sont vos problématiques que vous rencontrez en tant qu’association ?
Notre problématique première c’est clairement le bénévolat. Si aujourd’hui je dois déléguer ma place de président, c’est en grande partie à cause du manque d’effectif. Quand un Président doit gérer seul avec son Vice-président la vie de 150 adhérents, le courrier du club, le nettoyage des chasubles et du club house ou encore les goûters pour les enfants qui représentent un total de 25 heures par semaine, c’est bien trop compliqué.
P.B.
A.F.
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